Comme pour le vin, certains terroirs ont une notoriété extraordinaire pour leurs huiles d’olive et d’autres, au contraire, souffrent d’un déficit d’image. Dans ces 2 cas : est-ce à juste titre ? Il existe effectivement des terroirs bénis des Dieux sur lesquels la quasi-totalité des huiles d’olive sont d’une qualité toujours extraordinaire. Si vous pensez qu’il s’agit de la Toscane, de la Crête ou de la Drôme : vous faites fausse route. En l’occurrence il s’agit « d’huiles d’olive d’étiquette » dont la renommé historique à été capitalisée sur un plan de la communication.
Nous ne sommes pas en train de vous dire que les huiles d’olive de ces terroirs ne sont pas de qualité, mais nous tenons à vous mettre en garde sur le fait que l’image médiatique d’un terroir peut parfois être plus forte que la qualité intrinsèque de l’huile d’olive en question.
Pour exemple, à Nyons, l’huile d’olive AOC est en règle générale un produit techniquement de qualité. En revanche, sur un plan aromatique, l’huile d’olive de Nyons est un produit peu spectaculaire. Pourtant l’huile d’olive de Nyons arrive très régulièrement en tête dans les études de notoriété réalisées sur l’univers de l’huile d’olive. Ceci est dû à la notoriété capitalisée sur l’obtention de la première appellation d’origine contrôlée en France pour une huile d’olive en 1984.
De manière différente, la Toscane propose de magnifiques crus d’huiles d’olive réalisés par des producteurs d’exception. Ces produits extraordinaires, souvent hors de prix, rejaillissent de manière globale sur les huiles d’olive de Toscane.
Là encore, il est important de ne pas faire une généralité sur la qualité des huiles d’olive de Toscane. Au contraire, il est important d’être très vigilent sur la véritable origine de l’huile d’olive et doc sur les labels liés au terroir : les appellations d’origines.
Pour la Grèce et la Crète en particulier, il est nécessaire d’être vigilent car une fois encore, la notoriété du régime crétois à rejaillit de manière disproportionné sur la qualité réelle de l’huile d’olive de cette île. Evidemment il est encore possible de trouver d’excellentes huiles d’olive en Crète, mais le « business » de l’huile d’olive à attiré des industriels de l’agroalimentaires qui sans scrupule utilise la notoriété des huiles crétoises pour embouteiller en Crète des huiles d’olive qui n’ont de grecque que le nom et un graphisme hellénique sur leur étiquette.
En résumé : lorsqu’un terroir a une notoriété importante, n’en devenez pas pour autant naïf sur le plan gustatif mais gardez vos papilles en éveil. Cet adage est vrai pour l’huile d’olive ainsi que pour tous les autres produits alimentaires.
A l’inverse, et je ne connais qu’un terroir pour lequel l’image du terroir joue en ce sens, l’Andalousie bénéficie plutôt d’une mauvaise réputation quant à ses huiles d’olive. L’Espagne est le premier producteur mondial d’huile d’olive avec une production qui oscille selon les années entre 1 000 000 de tonnes d’huile d’olive et 1 250 000 tonnes.
Pour information la France produit autour de 4 000 tonnes chaque année.
Cette image de gros producteur et donc de fournisseur de l’industrie agroalimentaire nuit à l’image des petits producteurs de certaines régions qui eux travaillent en agriculture raisonnée en proposant de superbes crus d’huile d’olive.